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Là où j'en suis...

  • Photo du rédacteur: Marie-Thérèse Peyrin
    Marie-Thérèse Peyrin
  • 17 févr.
  • 2 min de lecture

Entamé ce livre de Régis Debray : RIENS, qui, à cause du titre, me fait penser à celui de l'ami Emmanuel Venet : RIEN. Qu'ont-ils en commun ? Il faudrait creuser pour le démontrer. Ce sont des vies humaines ni plus ni moins, qui se racontent à la sauce littéraire, Gallimardienne . Je suppose que c'est le bon créneau en France pour un peu de visibilité culturelle estampillée publiable. Il n'est pas facile d'entrer dans une maison d'édition aussi prestigieuse. Même rebelles, tout deux, sont de bons élèves que l'institution n'a pas laissé choir. Ils se tiennent éloignés de la chansonnette romantique malgré leur ton facétieux. Ce sont des hommes laborieux qui ont fait leurs preuves et ont eu accès à certaines tribunes. Le premier a pris les armes puis des responsabilités politiques, le second a choisi la psychiatrie et l'écriture comme bouée de sauvetage. Tous les deux ont failli y laisser leur peau. Est-ce le prix ? J'ai du mal à l'admettre. Les fins d'adolescence exaltées sont souvent masculines et péremptoires. Les filles se scarifient avant pour donner l'alerte. Prérogatives millénaires. Les épopées embarquent ceux qui s'ennuient entre père et mère et qui prétendent apporter leur force physique et mentale à l'humanité tout entière. Les malheurs du monde leur servent d'alibi ou de raison sociale. Mais l'étoffe des héros est-elle si confortable à endosser ? A la longue, l'humour et la malice verbale les soulagent un peu de l'oppression du destin. Tout autoportrait apporte alors son lot d'approximations et de complaisance. C'est sans doute cela qui me rend ces livres sur le (s) Rien(s) si attendrissants. L'érudition n'est qu'un vernis incolore sur des souvenirs de lecture imprécis, les sentiments négatifs et l'ambivalence se taillent la part belle dans le propos diffus. Mais ma lecture reste subjective. J'y tiens. J'accepte de ne pas tout accepter. J'accepte de ne pas tout comprendre. Je "considère"avec curiosité leur vie ou des tranches de leur vie en résumé, qui n'est pas la mienne. Qu'importe. Quelque chose de leur inquiétude et de leur fierté en berne est passée dans mes impressions de lectrice. Je n'écrirai jamais comme eux, ni sur les mêmes obsessions. Ils sont dans "le tout ou rien" quand je suis si peu encline à vouloir sauter de n'importe quel plongeoir idéologique ou émotionnel. Mon militantisme féministe est nourri de faits qui récusent toute récupération de la cause par des explications hasardeuses. Un franc parler plus égalitaire sur la condition humaine me parait indispensable. "Non , rien de rien, non je ne regrette rien" est un autre chant de soi qui tire facilement les larmes. "Parler de rien , parler de tout" ... demande une sacrée dose de courage. Ce sont les deux plateaux de ma balance intérieure et je tremble à l'idée d'un choix définitif. Les deux livres cités ne sont pas aussi sentimentaux. Tout est décliné en termes d'actes et de pensées que l'ironie maquille. Au final, rien ne va plus...Et sauve qui peut !

 
 
 

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